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Le temps des hommes de fer - XIV

ou les mémoires d'un armurier, par Christian Féron

Voyages à Saint- Etienne et à Liège

Lorsque je vins pour la première fois à Saint-Étienne, c'était à la veille d'un jour de marché. Je fus réveillé aux aurores par les agents de la ville, car ma voiture était stationnée sur une place où les camelots devaient installer leurs stands.

Avant moi, d'autres Parisiens s'étaient déjà garés le mauvais jour, aussi les policiers trouvèrent-ils facilement mon hôtel. Je m'en tirais sans contravention, ce qui n'aurait pas été le cas dans la capitale. Avec un accent stéphanois chantant, l'un des pandores me confia en souriant :

- On sait bien que vous n'êtes pas d'ici, vous ne pouviez pas savoir...

Sans demander mon reste, je fis démarrer mon véhicule, un coupé sport que j'avais acheté 2500 francs en 1986 (environ 660 euros de 2018 en équivalent de pouvoir d'achat, selon l'Insee). En ce temps-là, on pouvait encore faire d'excellentes affaires.


Je rencontrais d'abord M. Terrier, un artisan installé au 39 rue des Basses Rives. Dans les odeurs d'huile de son atelier, une grande machine verticale émettait un cliquetis régulier, à la manière d'un métronome. C'était une rectifieuse pour les âmes des canons. D'après lui, la tolérance qu'il obtenait était de 2/100e de millimètre. Il l'avait fabriquée en 1964, en utilisant des différentiels de camions GMC américains de récupération.

Crochets vers le haut, les canons reposaient dans un bain de lubrifiant. Afin de produire un trait croisé, les têtes d'alésage tournaient dans un sens en descendant, puis dans l'autre en remontant.

M. Terrier prenait plaisir à me faire découvrir son travail, car il en avait la passion. Il me donna toutes les explications utiles.

- J'ai mis longtemps à mettre cette machine au point. Tout le secret est dans la tête du dispositif. Vous voyez, là ? Les pierres sont poussées ensemble vers l'extérieur par ce petit ressort. Il faut régler la vis de tension à la juste pression, sinon gare...


Après, j'allais visiter un fabricant stéphanois réputé, Boucher. Le plancher était en bois et les établis faisaient le tour d'une grande pièce. Le père avait œuvré là toute sa vie. C'était au tour du fils, mais celui-ci avait blanchi sous le harnois. L'heure de la retraite n'allait pas tarder à sonner.

Lorsque j'arrivais, il était en train de tailler les coquilles d'une bascule de fusil superposé. Avec un œil d'aigle, il donnait une suite de coups de burin précis. Pas d'ouvriers autour de lui, car la cadence de production ne l'exigeait plus. Les temps avaient changé, nous étions dans la deuxième moitié des années 1980.

Devant une fenêtre, je remarquais une presse à crosse sans âge. Fruit d'une conception ancienne, son armature était relativement fine. Je demandais à M. Boucher :

- Tiens, je ne connais pas ce modèle.

- Elle vient de chez Vidier à Paris.

J'ignorais totalement que Vidier avait fabriqué des presses pour plier les bois. Pour ma part, j'en utilisais une de chez Delahaie, mais son aspect était assez différent.

- On dirait qu'elle date des années 1930.

- Pas impossible. Elle marche encore, vous savez...

Pour me le prouver, il brancha un vieux fil torsadé sur une prise qui n'était pas plus récente. La pompe se résumait à une hélice dans un pot cylindrique, mais l'ensemble fonctionnait bel et bien.

Je me sentais parfaitement à l'aise dans son atelier, car j'y redécouvrais les mêmes odeurs que dans celui de mon grand-père. Je repartis de chez lui avec son catalogue accompagné d'un tarif.


Au 131 de l'avenue Antoine Durafour, je passais devant l'ancien atelier de Ploton-Barret qu'Antoine Pirrera, le plus jeune artisan de la ville à ce moment-là, avait racheté. Il avait misé sur une production entièrement artisanale. Malheureusement, la chance n'avait pas été au rendez-vous.

À deux pas de là, j'allais rendre visite à M. Favier qui s'était investi dans une fabrication plus mécanisée, d'où la gamme des fusils Gefar et Dactu. Il avait vécu la grande période de l'armurerie stéphanoise. Sur Saint-Étienne, il était connu comme le loup blanc, ayant trempé dans tous les coups ou presque.

- Vous ne voulez pas un de mes juxtaposés Francisque ?

- Quoi, vous en produisez encore ?

- Oui, j'avais racheté le stock et j'ai le droit d'utiliser le nom...

Les Francisque sont des copies des fusils Darne, sur lesquels je lui fis alors une réflexion. La particularité de ces mécanismes ? Ils sont les seuls au monde que l'on peut fermer avec une carte de visite entre le canon et la culasse.

D'ailleurs, celle-ci peut s'ouvrir au tir si elle a trop de jeu. Pour cette raison, un Darne doit toujours être entretenu soigneusement. Mon père m'avait parlé d'un chasseur portant une cicatrice à la joue à cause de cela. Celui-ci utilisait un modèle R dit « à petite clé » par opposition au modèle V « à grande clé » plus robuste.

C'est donc tout naturellement que monsieur Favier n'insista pas.

- Je vois que vous connaissez.

- Par contre, un juxtaposé Gefar, je n'aurais rien contre.

En effet, je disposais d'ébauches de noyer à lui vendre. Elles venaient de mon grand-père. Au minimum, elles avaient une trentaine d'années de séchage. Seul inconvénient, ces bois n'étaient pas assez beaux pour être montés sur des fusils de luxe. Je ne pouvais pas les écouler sur Paris.

Par contre, ils étaient parfaitement stabilisés, résistants et bien de fil pour établir les entaillages. L'idéal pour une production de série... Inexplicablement, les Stéphanois n'avaient pas le secret des teintures puissantes, alors que c'était un jeu d'enfant pour moi. Ils utilisaient donc, parfois, les vernis teintés. L'échange étant conclu, M. Favier dut me trouver sympathique, car l'entretien dura encore une demi-heure.

Devant lui, il ne fallait pas prononcer le nom de Verney-Carron. Automatiquement, il se mettait à raconter toute une page de l'armurerie stéphanoise.

- Vous savez pourquoi j'ai encore des canons ? Parce que j'ai des actions chez eux. Vous ne vous êtes pas demandé pourquoi les armuriers stéphanois disparaissent ? Ils tiennent uniquement sur leurs stocks de pièces maîtresses. Quand ils les auront terminés, ce sera fini pour eux...

Les canons ? Heurtier n'en fournissait plus, pas plus que Montcoudiol pour les bascules. D'après M. Favier, année après année, Verney-Carron avait pris le contrôle.

Il parlait notamment de la Sifarm qui regroupait autrefois Francisque Darne, Ronchard-Cizeron, Didier Fusil, Gerest, Berthon Frères et même la canonnerie Jean Breuil, avant que Verney-Carron ne rachète le tout en bloc.

Tant il avait de choses intéressantes à dire, je regrettais de n'avoir pas emporté un bloc-notes avec moi. Tout en l'écoutant, je me promettais d'écrire mes mémoires un jour, car je savais que personne ne le ferait à ma place, pas plus que quelqu'un ne le ferait pour lui.

Peu de temps après, Favier vendit son entreprise à Paul Demas. Ce dernier était compagnon d'établi d'Antoine Pirrera lorsque tous deux travaillaient chez Chapuis. La suite, tout le monde la connaît.

Voulant maintenir la production entièrement artisanale de Ploton-Barret, Pirrera fut obligé de fermer après deux ans d'activité. Demas, qui partait sur des bases pré-mécanisées, connut le succès. Il mit au point un système de verrouillage des fusils avec un triple crochet, histoire de surpasser Chapuis qui n'utilisait qu'un double crochet. Quelques décennies plus tard, Demas vendit son entreprise qui devint l'atelier Excellence de... Verney-Carron.

Si le vieux loup de Saint-Étienne avait pu connaître l'avenir, je ne crois pas qu'il aurait vendu sa fabrique.


Je visitais aussi Cooparm, l'entreprise de Luc Debruyn. Celui-ci avait fabriqué une machine pour pré-mécaniser les crosses à partir d'un modèle. Il livrait notamment Gastinne-Renette pour leurs carabines à queue de boîtier prolongé. Dans l'illustre magasin de l'avenue Franklin Roosevelt, Patrick Brunet assemblait celles-ci sous l'œil de M. Delpierre, le chef d'atelier qui avait été formé à Saint-Étienne.

Je terminais par un détour chez M. Porron, un bronzeur stéphanois qui faisait les bronzages à la couche. L'atelier de celui-ci était sombre avec une atmosphère vaporeuse. Plusieurs fois par jour, de grandes cuves étaient mises à chauffer, sans avoir vraiment le temps de refroidir complètement entre deux passages.

M. Porron ne devait pas avoir froid, même pendant les hivers rigoureux...


La première fois où je visitais Liège, ce fut avec Gilles que nous venions d'embaucher. Il connaissait Liège puisqu'il avait fait ses études d'armurier là-bas. Nous sommes arrivés tard le soir. Les banques étaient fermées. Pas moyen de faire le change avec notre argent français.

Nous nous sommes dépannés dans un café. Cela nous coûta quelques tournées, mais l'ambiance était accueillante. Une fois de plus, je m'apercevais qu'en ce temps-là, la Belgique était un peu comme la France des années 1960 : il y faisait bon vivre.

Nous avions un boîtier de carabine haut luxe à faire traiter. Le lendemain, nous sommes allés chez le trempeur à côté du banc d'épreuve. Il s'occupa immédiatement de ce travail. Après, Gilles voulut absolument me présenter un bronzeur spécialisé dans les bains rapides. L'atelier de celui-ci était tout en longueur, rempli de cuves où il plongeait des séries de pièces au kilo.

Il s'appelait Popof. Une fois qu'on le connaissait, il était impossible de l'oublier. Il portait une grande marque sur le front. D'où venait-elle ? Un jour de cuite, il s'était endormi devant son touret à polir. Le buffle de polissage avait arraché la chair avant qu'il ne se réveille, d'où cette empreinte qu'il porterait jusqu'à la fin de ses jours.

Une chose que j'appréciais dans les capitales armurières, c'était la présence sur place de tous les fournisseurs. Un canon pour fabriquer une carabine ? Une visite chez Delcourt réglait le problème. Besoin d'un bois pré-mécanisé ? Il suffisait d'aller voir le jeune Perrée, diplômé de Liège, dont les machines parfaitement réglées livraient des crosses aux entaillages impeccables. Une bascule de double express ou un boîtier type Mauser take-down ? Un petit détour chez Sylvestre, qui usinait tout ce dont un armurier avait besoin. À cette époque, chaque spécialité était représentée, et même davantage qu'à Saint-Étienne.

J'eus l'occasion de visiter les ateliers de Magerissen, un canonnier qui exerçait à domicile. Derrière sa maison, entre les plants de tomate et les salades, il avait bâti son antre.

Un four à canon se trouvait à l'entrée, comparable à ceux que les boulangers utilisaient pour cuire le pain. Fabriqué en briques rouges, on le chauffait au bois.

M. Magerissen m'expliqua que trois à quatre heures de chauffe étaient nécessaires pour l'amener à bonne température. Ensuite, on pouvait y introduire les canons qu'il fallait souder au cuivre, à condition qu'ils soient ligaturés correctement.

- Nous en avons fait des centaines là-dedans. C'était pour la FN, sur leurs juxtaposés standards.

Il me montra ensuite un canon de drilling est-allemand qu'il était en train de refaire. Les tubes étaient bons à changer, car la rouille les avait transpercés depuis l'intérieur.

- S'ils avaient étamé correctement entre les bandes, ça ne serait pas arrivé... laissa-t-il échapper d'un ton laconique.


Dans le quartier Jonfosse, l'hôtel particulier des établissements Raick frères se dressait. Des rails s'en échappaient jusqu'à la gare de triage, ultime réminiscence d'une gloire passée. Autrefois, cette maison exportait des armes par wagons entiers partout dans le monde, y compris jusqu'aux Etats-Unis et en Iran. Elle avait été fondée en 1807.

Monsieur Raick, dernier du nom, appartenait à l'ancienne bourgeoisie belge. Éduqué dans les meilleures écoles anglaises, il en avait gardé les bonnes manières. C'était un homme d'une grande courtoisie et d'une extrême délicatesse. J'ai eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. Il m'a raconté des choses intéressantes à chaque fois.

Il gardait vivant le souvenir de ses ancêtres en essayant de conserver une fabrication digne de ce nom, mais la chance n'avait pas été de son côté. Il m'avait conté son histoire.

- Mon arrière-grand-mère possédait deux maisons, l'une à Jonfosse, l'autre à Guillemins. Elle devait absolument vendre l'une des deux. Or, à ce moment-là, on ne savait pas quelle serait la principale gare de Liège.

Malheureusement, son aïeule avait fait le mauvais choix. Le centre de la ville s'était déplacé à Guillemins. Le début de la malchance pour sa famille remontait à cette époque, autrement ils auraient disposé de la plus belle armurerie de Liège, bien mieux placée que Lebeau-Courally.

Cette erreur les avait condamnés à être fabricants, avec des marges commerciales inférieures à celles d'un détaillant.

- Nous avons été les premiers à posséder des fraiseuses et des tours avec une tolérance au centième de millimètre, avant même la FN à Herstal. D'ailleurs, c'est à eux que nous les avons revendues par la suite...

Tout en marchant vers son bureau pour discuter affaires, il me montra une fenêtre à guillotine près de l'entrée.

- Tenez, voici le fameux guichet photographié dans le livre « Quatre siècles d'armurerie liégeoise ». Tous les armuriers de la ville venaient acheter leurs pièces détachées chez nous.

Un peu plus loin s'étendait une immense pièce où se trouvaient autrefois les ouvriers, les établis et les machines. C'était devenu un désert poussiéreux que seuls les courants d'air venaient balayer. Il n'y manquait plus que quelques fantômes pour parfaire l'ambiance.

Monsieur Raick aurait pu fournir l'Afrique entière avec ce qui dormait dans les profondeurs de son hôtel particulier. Dans la cave, des fusils de traite à un coup et à percussion s'entassaient par centaines, canons d'un côté, crosses et mécanismes de l'autre. Il n'y avait plus qu'à les assembler.

Malheureusement, depuis le temps des colonies, on était passé à la Kalachnikov. Là aussi, la malchance s'était acharnée. Malgré tout, il parvenait encore à livrer des double express à platines, ce qui était tout à son honneur. Il fallait simplement se montrer très patient.

En parlant métier, je lui demandais s'il connaissait l'origine du terme « studelle » pour désigner les brides de noix des fusils à platines ou à chiens. Mon grand-père l'employait et je savais que cela ne venait pas de Saint-Etienne.

- Je n'ai pas entendu ce mot depuis longtemps. Ce n'est même pas wallon, mais plutôt des Flandres. Ils prononçaient « chtoudelle » et non pas « studelle ». C'était difficile de travailler avec les armuriers flamands. Je dirais que votre grand-père devait avoir beaucoup de caractère...

Gaston avait fait son apprentissage chez Modé-Pirlet, où le chef d'atelier à cette époque était grec. D'autres nationalités se côtoyaient là, dont bien évidemment des Belges. Rien d'impossible donc.

Monsieur Raick me parla également d'un canonnier liégeois capable de régler la convergence des doubles express avec quelques cartouches seulement.

- Il lui fallait une seule séance au stand de tir, jamais plus. Au maximum 6 cartouches. On a bien essayé de savoir comment il faisait, mais sans succès. Il est parti avec ses tours de main...

Je gardais précieusement ce petit détail dans ma tête, on verra plus tard pourquoi. Restant dans le thème des secrets de métier, je lui racontais comment j'avais mis au point une liqueur de bronzage qui fonctionnait en une heure avec 4 couches. Il me répondit :

- Cela ne m'étonne pas. À la FN Browning à Herstal, ils arrivent à faire la même chose en trois heures et demie, avec des armoires hygrométriques, mais c'est expérimental chez eux.

Je le questionnais ensuite sur les bois haut luxe pour superposés B.25 que Jacquemard proposait aux armuriers. D'après ce que je savais, ce fournisseur livrait des crosses pour superposés B25 venant de la FN, mais à un prix nettement inférieur.

Il se disait que ces bois avaient été séchés avec de la vapeur salée, une idée d'un ingénieur pour aller plus vite. Mais ils recrachaient le sel comme une grosse frite, ce qui faisait rouiller les mécanismes par la suite ; raison pour laquelle la FN les avait soldés à Jacquemard.

- Remarquez que cela n'arrive pas toujours, certains n'ont jamais eu aucun problème avec ces crosses-là.

Ayant connu les grandes heures de l'armurerie liégeoise, Monsieur Raick m'en raconta quelques épisodes, notamment celui des fusils en calibre 16 avec des âmes de calibre 12. Techniquement parlant, c'est une hérésie complète : le groupement des plombs à 35 mètres sera catastrophique, la bourre d'une munition de 16 n'étant pas faite pour une âme de 12.

Je crois que, sur notre planète, seuls les Belges sont assez intelligents pour inventer cela... Car en fait, il s'agissait d'un coup de génie, ce qu'il m'expliqua.

- Nous exportions des armes en Iran. C'était à l'époque de mon père. Du jour au lendemain, le gouvernement du Shah avait décidé d'interdire les calibres 12, les calibres 16 demeurant autorisés. Mais les clients voulaient tous du 12 parce que c'était plus puissant. Alors comment faire ? Quand notre cargaison arrivait là-bas, il suffisait de passer une fraise de calibre 12 dans les chambres, et le tour était joué.

- Bien vu...

- Mais il restait à résoudre le problème du banc d'épreuve qui est, vous l'avez certainement remarqué, tatillon chez nous. Le directeur refusait nos fusils, disant à mon père : « Monsieur Raick, je ne saurais les éprouver, ils sont en calibre 12, mais les cartouches ne rentrent pas dedans ».

- J'admire le côté pragmatique des Belges.

- Certes oui, mais avouez que c'était plutôt gênant.

- Alors, qu'a fait votre aïeul ?

- Il a rappelé le règlement au directeur : les armes doivent être testées selon le calibre des chambres, non pas d'après celui de l'âme. Nos juxtaposés en 12 ont donc été éprouvés avec des munitions de 16. Voilà comment nous avons fait plier la bureaucratie liégeoise...

S'apercevant de la manœuvre après quelques mois, les Iraniens adoptèrent de nouvelles mesures restrictives. Les éjecteurs automatiques devinrent interdits, mais les établissements Raick transformèrent leur système en déclenchement manuel, grâce à un bouton placé sous la longuesse. Pour terminer, les Iraniens finirent par tout bloquer, excepté bien sûr pour les hauts fonctionnaires.

Pour clore au sujet de l'Iran, Monsieur Raick ajouta :

- À l'époque de l'Ayatollah Khomeini, la FN Browning avait contourné l'embargo américain pour exporter deux fusils, en passant par la France avec l'aval de son gouvernement. Puis la marchandise était rentrée par Zeebruges avec un formulaire T2, avant de repartir pour encore ailleurs. Ils auraient pu utiliser aussi la plaque tournante d'Anvers, sauf qu'elle était trop connue pour ça.

Je n'ai jamais su si c'était vrai, ne pouvant vérifier ce que disait Monsieur Raick. Après tout, ce n'était qu'une rumeur. Aujourd'hui, tout cela est du passé, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts...


En rentrant à Paris après mes voyages à Saint-Étienne et à Liège, j'avais l'impression que le monde de l'armurerie se portait bien : j'avais rencontré beaucoup de fournisseurs et de sous-traitants. Pourtant, Favier et Raick m'avaient expliqué à quel point c'était mieux avant.

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