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Les stylos-pistolets

Par Christian Feron le 14 août 2019

Ne m'écrivez pas pour me demander ou me proposer des stylos-pistolets. Le but de cet article est uniquement d'éviter des accidents par ignorance, non pas d'encourager la vente de ce genre de matériel.

Stylo-pistolet Dans l'esprit du grand public, les stylos-pistolets ont une aura fantasmatique. Nombreux sont les films d'agents secrets remplis de gadgets, dont ce fameux accessoire. Mais, dans la presse, le son de cloche est différent. Le sujet ressort à intervalles plus ou moins réguliers dans la rubrique des faits divers.

Tantôt il s'agit d'un voyou interpellé en possession d'un stylo-pistolet, tantôt d'une personne blessée par ce genre d'engin. Les exemples ne manquent pas dans l'actualité récente.

Malgré tout, les précautions ne sont jamais indiquées dans les journaux. C'est un oubli impardonnable, car cela pourrait éviter des accidents dans le genre de ceux qui suivent.

Au sommaire de cette page :

  1. Série noire pour un stylo-pistolet
  2. Stylos-pistolets, d'autres faits divers en vrac
  3. Stylos-pistolets et artisanat local
  4. Législation et stylos-pistolets
  5. Comment reconnaître un stylo-pistolet ?
  6. Les précautions à prendre si vous n'y connaissez rien
  7. Le danger spécifique des stylos-pistolets
  8. Stylos-pistolets : galerie de photos

Série noire pour un stylo-pistolet


En décembre 2009, une grand-mère de Rochefort, âgée de 60 ans, reçoit deux amis normands pendant le week-end. L'un d'eux, en sortant du PMU où il avait été faire son Loto, trouve un stylo orange par terre et met celui-ci dans sa poche. De retour chez son hôte, il le pose distraitement sur une table et l'oublie là.

Le lundi, la grand-mère reçoit sa petite fille âgée de 13 ans. Celle-ci prend le stylo en main par curiosité. Trouvant que l'objet a quelque chose de bizarre, la grand-mère le lui retire des mains. En le manipulant pour se faire une idée, elle tire par inadvertance sur l'agrafe, ce qui a entraîné le départ du coup. La balle est allée se loger dans son thorax.

La victime a d'abord été hospitalisée à Rochefort, puis au CHU de Poitiers où elle subissait une opération pour extraire la balle peu après.

Dans un premier temps, les policiers se sont montrés incrédules. Mais « L'enquête a cependant permis de prouver la véracité des faits de cette famille », affirmait plus tard le commandant de police. En effet, ce genre d'article n'a rien d'habituel.

S'agissant d'une arme prohibée en France, le parquet de Rochefort a ouvert une enquête. Les policiers cherchent le propriétaire du stylo. L'identification sera délicate, car elle suppose que celui-ci ait laissé ses empreintes ou de l'ADN exploitable. A partir de là, il serait possible de remonter une éventuelle filière (1).

Ceci est un parfait exemple d'enchaînement de circonstances qui, bien qu'improbable, s'est pourtant produit.

Stylos-pistolets, d'autres faits divers en vrac


  • En décembre 2001, un cafetier d'Eaubonne était blessé au ventre à la suite d'un différend d'ordre sentimental, par un jeune homme de 20 ans. Celui-ci était interpellé à Enghien. Les policiers retrouvaient à son domicile le stylo-pistolet qui lui avait servi à blesser le cafetier. Après avoir reconnu les faits, le jeune homme a été incarcéré à la maison d'arrêt d'Osny (2).
  • En mai 2006, en Suisse, un homme ivre fait feu avec un stylo-pistolet sur un jeune de 17 ans, au bar le City à Bex. La victime est blessée à la poitrine. L'agresseur, un cuisinier de métier, avait 3 pour mille d'alcool dans le sang. Après 233 jours de préventive, il sera jugé et entrera dans une institution pour guérir de son alcoolisme. C'était son patron qui avait donné l'arme au cuisinier pour qu'il puisse se défendre, car celui-ci avait déjà été tabassé à deux reprises par des yougoslaves
  • En janvier 2009, un jeune homme de 19 ans se faisait arrêter à Massy (Essonne) en possession d'un stylo-pistolet. Pendant l'interrogatoire de garde-à-vue, il déclarait que l'arme lui aurait coûté 50 euros dans une cité du Val-de-Marne.
    Claude Carillo, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale, déclarait à cette occasion : « Ce genre de choses n'est pas courant, mais cela demande une vigilance supplémentaire des fonctionnaires de Police lors des fouilles. »
  • En mai 2010, un jeune homme de 27 ans venait rendre visite à sa mère qui habitait aux Angles (Gard). Originaire de Marseille et sans domicile fixe, il s'arrêtait sur le parking du gymnase du collège de Mourion à Villeneuve. Lors d'un contrôle d'identité, les agents de police le surprenaient en possession d'un couteau à cran d'arrêt ainsi que d'un stylo-pistolet. D'abord placé en garde à vue, il sera ensuite jugé à Nimes pour port d'armes prohibé (3).
  • Les stylos-pistolets peuvent aussi tuer leur propriétaire. A Pattaya, en Thaïlande, un homme s'est blessé mortellement en montrant son exemplaire à ses collègues de travail. Difficile de se montrer plus imprudent.

Stylos-pistolets et artisanat local


En mars 2011, un ancien verrier de 67 ans était interpellé près du Puy-en-Velay (Haute-Loire) par la PJ de Clermont-Ferrand. Pour arrondir sa petite pension, le « paisible » retraîté fabriquait des stylos-pistolets qu'il écoulait ensuite sur Internet (4).

Il détenait une quinzaine d'exemplaires prêts à vendre. D'après les enquêteurs, il en aurait écoulé environ 200 qu'il vendait au prix de 230 euros. Pour les besoins de son petit artisanat, il utilisait des lance-fusées comme base, puis modifiait ceux-ci en utilisant l'atelier de tourneur-fraiseur d'un ami.

Lui manquait-il des trimestres ? En effet, les personnes âgées ne sont pas censées fabriquer de stylos-pistolets : inutile de prendre des risques si l'on touche une retraite convenable. Ce n'était probablement pas son cas, puisque cette activité n'avait rien à voir avec son métier d'origine, qui était la verrerie.

Législation et stylos-pistolets


Sur ce point, la législation française est très claire. Selon les termes du décret du 30 juillet 2013 entré en application au 6 septembre de la même année, un stylo-pistolet est classé en catégorie A, rubrique 1, alinéa 1 (ancien classement 4e Cat. - I - § 10).

Ce type d'arme est interdit à l'acquisition et à la détention. Certes, on pourrait l'assimiler à un pistolet à un coup, d'où l'ancien classement. Sauf qu'il s'agit d'une arme dissimulée, ce qui change tout. La détention ainsi que le port sont strictement prohibés.

Comment reconnaître un stylo-pistolet ?


Tout stylo dont le poids est supérieur à la normale devrait éveiller votre attention. Un stylo normal est léger, un stylo-pistolet pèse en général plus lourd. Autre indice, la présence d'un dispositif de type crémaillère ou tirette. Si vous en voyez une, ne manipulez pas celle-ci.

Les photos dans cet article vous montreront à quoi peut ressembler ce type de matériel. Vous constaterez qu'avec un peu de jugeote, il n'est pas si difficile de les reconnaître.

Les précautions à prendre si vous n'y connaissez rien


Les précautions suivantes, qui ne sont en aucun cas exhaustives, sont de :

  1. Ne pas actionner le mécanisme. En général, c'est une tirette ou l'agrafe.
  2. Ne pas faire tomber le stylo par terre.
  3. Ne pas le pointer sur quelqu'un ou sur vous.
  4. Ne pas mettre la main devant le canon.
  5. Rangez le stylo bien à l'abri des chocs, dans une boite, hors de la portée des enfants. Et, de préférence, sous clé. Laissez un mot dans la boite pour prévenir.
  6. Ne pas l'oublier au fond d'un sac ou d'une poche de vêtement.

Si le canon se dévisse facilement et sans effort, vous pouvez essayer de retirer la cartouche qu'il contient. Lorsque l'arme ne contient plus de cartouches, il n'y a plus de danger. Mais si vous n'y connaissez rien, je ne peux pas vous conseiller cette solution, car je ne veux pas que vous preniez le risque de vous blesser.

La prudence est d'appliquer le point n°5 et c'est ce que je vous suggère fortement.

Le danger spécifique des stylos-pistolets


L'avantage d'un stylo-pistolet est qu'il s'agit d'une arme dissimulée, mais c'est aussi son principal inconvénient. En cas de port au quotidien, il se fait vite oublier. Le danger vient principalement de là.

Rangé dans une veste, il peut glisser lorsque l'on sort son portefeuille. Placé dans un sac à main genre « baise-en-ville », le sac peut tomber par terre et provoquer le départ accidentel du coup. La boite à gants d'une voiture est un pis-aller, car l'intérieur d'une voiture peut monter à 50° pendant l'Eté.

En résumé, tout cela relève du bon-sens le plus élémentaire. Les précautions sont les mêmes que pour les autres armes à feu, sachant que les dangers supplémentaires sont :

  • L'apparence inoffensive est trompeuse, faisant que l'on ne pense pas à appliquer les règles de sécurité.
  • La petitesse de l'objet : il peut facilement être oublié dans un lieu public aussi bien que dans une poche.
  • La plupart du temps, ils ne disposent d'aucun dispositif de surêté.

Ce sont les trois raisons qui augmentent la dangerosité par rapport à une arme classique.

Stylos-pistolets : galerie de photos


Sur le web, vous verrez une quantité impressionnante de modèles différents. Tapez simplement « stylo pistolet » ou « pen gun » dans Google. Toutes les photos ci-dessous, sans aucune exception, viennent de là. Certaines sont en ligne depuis très longtemps. N'importe qui peut les voir.

Ces images vous aideront à les reconnaître, et peut-être à éviter des accidents. Mieux vaut prévenir que guérir.

Toutefois, n'oubliez pas qu'il existe beaucoup d'autres armes dissimulées. Certaines peuvent être cachées dans des objets inattendus : pipe, montre, parapluie, canne, téléphone portable, voire même crucifix (voir littlegun.info (archive)).

Mais les stylos-pistolets ne sont peut-être pas le pire.

A cet égard, n'oubliez pas que des armes blanches peuvent également être dissimulées : par exemple, une lame de rasoir sur la visière d'une casquette pour défigurer l'adversaire. Ou encore un pistolet à eau rempli d'acide. Pour cette raison, gardez toujours une distance de sécurité si vous arrivez à proximité d'une personne suspecte.

Le plus légendaire : celui de James Bond

La plus légendaire des armes dissimulées. Dans un film de James Bond, « The man with a golden gun » sorti en 1974, Christopher Lee incarne Scaramanga, le tueur qui utilise un pistolet d'or. Le canon est constitué d'un stylo, d'un briquet et d'un étui à cigarettes. Voilà pourquoi beaucoup de journalistes assimilent les stylos-pistolets à James Bond.

Cette arme à un coup est totalement démontable (voir vidéo).

Trois pistolets ont été fabriqués pour les besoins du film : l'un était d'une pièce, l'autre pouvait tirer une amorce et le troisième pouvait s'assembler et se désassembler.

L'histoire de cette arme s'est plutôt résumée à du bricolage de luxe, car ce n'était qu'une arme de cinéma. Rien à voir avec une arme réelle. Un certain nombre de répliques ont été fabriquées, avec certitude plus de 1400.

Source : originalprop.com (archive)

Le stylo-pistolet d'un lord anglais

Cette arme prohibée appartenait à Lord Louis Mountbatten, dernier vice-roi de l'Inde britannique. Elle lui avait été offerte par le maharadja Maharaja Hanwant Singh de Marwar-Jodhpur, qui en avait dessiné la forme générale, en 1948.

Le corps plaqué or est d'une longueur de 7 pouces (17,78 cm). Un étui, une baguette de nettoyage et quelques cartouches en font un ensemble luxueux. L'armurerie royale de Leeds l'a racheté en 2013 pour la somme de 13 000 livres (environ 14 000 €).

Lord Mountbatten était mort en 1979 en Irlande, à la suite d'un attentat à la bombe commis par l'IRA. Etant donné les circonstances, son stylo-pistolet n'aurait pas pu lui sauver la vie...

Un authentique modèle Services secrets

Concu par l'OSS pendant la deuxième guerre mondiale, le pistolet-stylo Stinger tirait une cartouche de calibre 22. Plutôt rare de nos jours, il était emballé par séries de 10. Apparemment, passer inaperçu en cas de contrôle ne faisait pas partie du cahier des charges.

C'est l'un des pires ayant jamais été conçu. Même le Liberator en 45 ACP n'atteignait pas ce degré de médiocrité. D'ailleurs, selon un point du cahier des charges, une extrémité devait être arrondie, afin de pouvoir dissimuler le stylo dans une cavité interne. J'espère qu'ils n'ont pas connu de percussions intempestives.

Il est jetable : impossible de le décharger ou de le recharger. De plus, la sécurité n'est pas très fiable. 6 % des exemplaires ne percutaient pas au tir. Par dessus le marché, il est moche... Au lieu de faire appel à des ingénieurs diplômés, ils auraient dû consulter des armuriers expérimentés.

Source : Stylo-pistolet OSS cal.22

Une signature prestigieuse : vraie ?

Stylo-pistolet signé Colt modèle T12 fabriqué dans les années 1950/1960. Ne figure pas au catalogue Colt... Soi-disant utilisé par l'OSS, le SOE et plus tard la CIA, serait-ce un hoax ?

D'après les photos de ce modèle, le marquage Colt du corps du stylo semble gravé au pentographe, ce qui est curieux. Les logements des cartouches ne sont pas percés parfaitement en ligne, ni exactement distants, ce qui est étrange pour un fabricant tel que Colt. Notez également l'incrustation de l'agrafe dans le coffret qui correspond peu à un travail d'usine.

Il est donc probable que des faux soient en circulation.

Source : fleamarketinsiders.com (archive)

La Rolls-Royce des stylos-pistolets

La Rolls-Royce des stylos-pistolets : le American Derringer modèle 2. Remarquez la poignée pliante à la manière d'un pistolet. Cette arme a été distribuée par American Derringer en 1993 et 1994, puis par R. J. Braverman en 1995, ensuite par Remcon North Corp, enfin par Stinger Mfg. Corp. entre 2002 et 2004.

Sources :
pengun.com (archive)
Vidéo sur l'American Derringer mod.2

Les petites séries diverses

En 2013, trois personnes étaient arrêtées après que la police de Calgary (Canada) trouve une cache de drogue et d'armes dans le sud-est de la ville. Parmi les armes découvertes, un stylo-pistolet. La télévision canadienne n'hésite pas à montrer ce type d'armes aux actualités, et comment elles se déclenchent. Peut-être est-ce la meilleure manière d'éviter les accidents ?

Dans le village des armuriers de Darra au Pakistan, l'une des spécialités est la fabrication de stylos-pistolets. La finition bleue et l'incrustation dorée lui donnent un aspect luxueux. Mais le tireur ne doit oublier de retirer l'embout avant de tirer, sinon le canon explose...
Source : amusingplanet.com (archive)

Les old-school

Stylo-pistolet Faultless US Patent 1.772.656, fabriqué entre 1925 et 1932. A l'origine, le fabricant l'avait conçu pour tirer une munition à gaz.
Source : littlegun.info (archive)

Stylo-pistolet, origine inconnue. On voit bien le principe du canon dévissable.
Source : i47.servimg.com

Les bricolages

Photo de police d'un stylo-pistolet trouvée sur le site du F.B.I. Il s'agit d'un modèle « à crémaillière » sur lequel il suffit de tirer le bouton en arrière pour assurer le départ du coup. Ce système assure la mise à feu la plus rapide. Cette arme dispose d'un cran de sécurité qui bloque le percuteur, visible sur le bas de la crémaillière. Au premier coup d'oeil, on peut constater que l'aspect n'est pas celui d'un stylo normal.
Source : leb.fbi.gov (archive)

Le plus souvent, la fabrication est assez basique et dénuée de fioritures, comme vous pouvez le voir ci-dessus. Ce type d'arme pouvant être totalement en acier, le poids sera l'un des premiers critères d'identification. Le second critère sera la présence d'un canon et d'un mécanisme de percussion. Il n'y aura pas forcément une crémaillière, parfois c'est le bout quadrillé du stylo que l'on tire en arrière pour armer le dispositif.
Source : soamasterclass.com (archive)

Les transformés

Un stylo lance-fusées Erma Sg 67 E transformé en calibre 22 et donc prohibé. En quoi consiste la modification ? Comme on le voit sur la photo, dans l'ajout d'un canon. Cet exemplaire provient d'une prise effectuée par la Police nationale de la Costa Del Sol, en enquête conjointe avec le département des affaires criminelles à Berlin. L'Europe des polices est devenue une réalité depuis longtemps.

Source : Ministère de l'intérieur espagnol

Erma GmbH a fermé en 1997 suite à l'érosion de ses ventes, consécutive au durcissement de la réglementation européenne sur les armes.

Toutefois, ce modèle est toujours fabriqué sous une autre marque. C'est normal, puisqu'il s'agit d'un stylo lance-fusées de signalisation pour les situations de détresse - par exemple en mer, montagne, randonnée, etc. L'achat et la détention sont libres en France.
(Voir armes-ufa.com (archive))

La vidéo ci-dessous montre l'usage normal auquel ce matériel est destiné. Avec une fusée au bout, il n'est pas prohibé. Avec un canon, il le devient.

Ne pas confondre avec ceux qui ne tirent pas de balles

Il ne faut pas confondre les stylos-pistolets avec les stylos à blanc ou lanceur de gaz. Ci-dessus, un stylo Colt lanceur de gaz lacrymogène, mais il ne peut pas tirer de balles. Tant qu'il n'est pas modifié pour tirer des balles, sa vente et sa détention ne sont pas prohibées.
Source : fightingknives.info

Ci-dessus, un stylo lance-fusées ainsi que ses fusées. La vente et la détention sont libres (ancienne catégorie : 7e - II - §1. Actuelle catégorie : D - 2 - i). C'est juste un dispositif de signalisation ou de détresse. La crémaillière sur le côté fait que l'on ne peut pas, normalement, le confondre avec un stylo normal. De plus, la crémaillière comporte un cran de surêté. Par contre, s'il est accompagné d'un canon pour tirer des balles, il deviendra prohibé.

L'inventeur du stylo-pistolet ?

Né en Sicile, Guglielmo Ponari modifiait, fabriquait et fournissait des armes à la Cosa-Nostra. Sa première arrestation remonte à 1975. Ce sera le début d'une longue série. Ses différents ateliers seront démantelés à plusieurs reprises. Finalement, après une longue carrière - si tant est que le mot « carrière » puisse convenir... -, il décédera en 2019 à l'âge de 72 ans.

Il était notamment connu pour ses stylos-pistolets en calibre 6,35 qu'il fabriquait depuis 1963. Il était considéré comme leur inventeur, bien que cela ne tienne pas, puisqu'il était né en 1947 et que le stylo-pistolet de l'OSS existait déjà à ce moment-là.

Apparemment, sa production était assez rustique si l'on s'en tient à l'analyse de la photographie : acier inox pour éviter la rouille, mécanisme à crémaillère permettant l'utilisation avec une seule main, cran de sûreté. Je suppose que le canon ne comportait pas de rayures pour empêcher toute possibilité d'identification balistique, et sous-calibré pour conserver de la précision. Le choix du calibre 22 LR est stupide étant donné la faible longueur du canon (d'ailleurs, l'OSS avait opté pour du 22 short).

Quoi qu'il en soit, ce type d'arme ne peut pas échapper à un contrôle de police, étant donné le poids et le mécanisme visible...

Source : leshommesdelantimafia.wordpress.com (archive)

Autres sources

Bibliographie et articles
- Cibles n° 334 de Janvier 1998, article sur les stylos-pistolet par Jean Huon.