
Humeur coronavirus
Vendredi 27 mars, 11e jour de confinement. Provoquée par le coronavirus
SARS-CoV-2, l'épidémie de Covid-19 se répand en France. Je parcours l'actualité
sur le web et je lis :
« Tant que nous pouvons remplir le frigo, il n'y a pas grand chose d'indispensable dont nous ayons besoin. » (Charles Sannat)
Avec le confinement, les gens se poseront la question : pour quelle raison précise travaillent-ils ? Juste pour remplir leur frigo ? Si oui, alors c'est un constat d'échec de notre société.
A cause du coronavirus, jamais un confinement d'environ 3 milliards de personnes n'a existé dans l'histoire, même pas avec la grippe espagnole de 1918. En temps de guerre, au moins, les bars restaient ouverts. Ce détail montre que la situation est complètement inédite.
Dans les cafés, les informations circulent même si elles sont généralement de mauvaise qualité, laissant parfois le champ libre à la rumeur. Oui mais ça, c'était avant...
Car, avec le confinement, personne ne peut plus discuter sans contrôle, puisque les opinions s'échangent désormais à travers les réseaux sociaux, où les modérateurs censurent ce qui ne leur plaît pas.
C'est donc la première fois où la liberté d'expression des gens est amputée à ce point.
Notre gouvernement lutte contre l'épidémie avec des méthodes datant du Moyen-Age telles que le confinement, comme aux temps de l'éclairage à la bougie. Alors que nous sommes arrivés à un niveau d'impôts hallucinant, nous serions en droit d'exiger mieux, non ?
Pourquoi avons-nous voté en période d'épidémie malgré les risques, pourquoi manquons-nous de tests et de masques à ce point dans la patrie de Descartes ? Et cette polémique partisane sur la chloroquine ?
Au minimum, que l'on nous laisse les moyens de nous protéger, nous et nos enfants, nos familles, nos proches, lorsque nos vies sont en danger. Au lieu de nous dire que, si nous sommes en bonne santé, porter un masque ne sert à rien...
Voilà pourquoi nous devrions nous demander, de nos jours plus que jamais, si régler nos impôts ne nous transforme pas en collabos, car celui qui paye consent. Accepterions-nous de nourrir des crapules, des incompétents et des parasites ? Les services qu'ils nous rendraient seraient-ils à la hauteur de notre dépense ?
Même si nous n'achetons qu'une boîte de lentilles, nous payons la TVA et finançons le gouvernement. Une partie de cet argent s'accumule dans des poches insondables depuis des décades. Faisant la fortune de qui ?
L'arbre du coronavirus cache la forêt de l'effondrement économique. Jamais la dette n'a été aussi élevée depuis la crise des subprimes en 2008, alors que les économies mondiales sont fortement ralenties, épidémie oblige. Pour les plus chanceux d'entre vous, combien de mois pensez-vous être payés pour rester à la maison ?
Actuellement, vous avez le temps de réfléchir à cause du confinement, si vous en êtes encore capable après des années de lobotomie télévisée, oubliant votre « temps de cerveau disponible » à vendre.
Dans cette période d'inquiétude, ayons une pensée pour tout le personnel médical et ce qu'ils subissent quotidiennement, dans des conditions difficiles où leurs services sont dûrement sollicités ; également pour toutes les personnes qui travaillent dans les commerces essentiels.
Voir le total des décès augmenter de jour en jour m'horrifie au-delà du sentiment d'impuissance. Ce que je crains le plus est la folie des hommes. Comportons-nous en personnes responsables et solidaires. N'oublions pas de remercier ceux qui le méritent.
À présent, il est temps que j'aille faire les courses, muni de l'indispensable attestation de sortie que certains nomment « Ausweis » actuellement. Peut-être y laisserais-je ma peau à cause du virus ? On pourra alors graver sur ma tombe l'épitaphe suivante : « Il a été au supermarché une fois de trop ».
Je vous suggère d'écouter « Dimitri - Souvenir de Paris » si vous êtes comme moi aujourd'hui, d'une humeur de coronavirus. Après, vous comprendrez mieux mon état d'esprit.

Dimitri - Souvenir de Paris