Pimp my carbine : transformer le banal en exception
Tout d'abord, voici à quoi ressemble une carabine Manu Arm à un coup strictement d'origine. Fiable certes, mais difficile de faire plus ordinaire.
Au début des années 1990, un client m'a apporté la sienne, en calibre 22 à un coup. Son souhait était d'en faire un exemplaire hors du commun. Mais comment arriver à ce résultat en partant d'une telle base ? Crosse en ronce de noyer et gravure anglaise royale, peut-être ? De plus, le budget était limité.
Mon client me demandait d'être créatif, d'inventer un désign totalement nouveau et original. De plus, il me demandait des innovations techniques. Autrement dit, de prendre l'arme la plus banale qui existe, et transformer celle-ci en exception.
Dans cet ordre d'idées, la pose d'une lunette et d'un silencieux intégral ne suffiraient pas, c'était évident. Il fallait quelque chose de plus. J'optais pour une configuration bullpup. Ensuite, retour à la planche à dessin pour créer le projet. Voici le résultat une fois les travaux terminés.
Vue côté droit
La nouvelle prise en main, grâce au pommeau en dessous de la crosse, a permis d'obtenir une stabilité exceptionnelle, éliminant la quasi-totalité des tremblements éventuels du tireur.
Si celui-ci est droitier, il suffit qu'il cale son coude gauche contre son thorax. Ensuite, il ne lui reste plus qu'à poser le pommeau sur sa main gauche ouverte vers le haut. L'appui obtenu ainsi donne une stabilité incroyable.
Vue côté gauche
Afin que le tireur puisse poser confortablement sa joue, fabriquer un couvre-boitier de culasse en bois, du côte gauche, était nécessaire.
Le système de silencieux que j'avais fabriqué ne provoquait aucune perte de précision. Il rendait les balles automatiquement subsoniques, pas besoin d'en utiliser de spéciales. Cela représente un avantage énorme par rapport aux modérateurs de son et aux réducteurs de son classiques.
Avec un budget supérieur, il aurait été possible de faire plus de choses mais, ne l'oublions pas, cette carabine n'était qu'une Manu Arm.
Ce travail n'était pour moi rien de plus qu'une récréation, la difficulté technique étant nettement plus élevée sur les armes fines ou de luxe.
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